Voilà bientôt trois siècles, le 3 février 1720, près d’un bois de Fresnes-sur-Escaut, après 18 mois de travaux, les premiers mineurs de la région découvraient le charbon de terre.
En ce début du XVIIIe siècle, quelques aristocrates, prêts à la conquête industrielle, mettaient leur esprit d’entreprise au service de notre région, faisant brusquement passer Fresnes de l’activité essentiellement agricole à l’ère industrielle.
C’est le traité d’Utrecht signé le 11 avril 1713 qui, en coupant la province du Hainaut en deux parties, l’une française, l’autre impériale, qui rompit l’équilibre économique. Les conseillers du roi cherchaient à réduire les dépenses occasionnées par l’achat de charbon dans le Borinage. Ils aidèrent financièrement les premières recherches charbonnières sur notre territoire.
Dès 1716, Nicolas Desaubois, trésorier de la ville de Condé, constitua une société avec le vicomte Jacques Desandrouin, son frère Pierre Desandrouin et Pierre Taffin audiencier à la chancellerie du Parlement de Flandre.
Le roi de France lui octroya un privilège exclusif pour 15 années entre Escaut et Scarpe. La concession prit le nom de Desaubois mais la responsabilité technique fut confiée à Jacques Desandrouin.
Le vicomte, qui possédait des charbonnages dans la région de Charleroi, fit venir un expert, Jacques Mathieu, pour diriger les travaux de prospection. Celui-ci quitta Lodelinsart, près de Charleroi, dont il était le bailli, emmenant avec lui sa famille et vingt ouvriers qui s’installèrent à Fresnes.
Dès le 1er juillet 1717, Jacques Mathieu ouvrit deux fosses le long de la route de Valenciennes. Ce fut un échec. Les difficultés financières et techniques devenant de plus en plus grandes, la société fut dissoute. Mais Jacques Desandrouin s’obstinât et les travaux reprirent.
Vers la fin de 1718, on ouvrit deux grandes fosses vers le couchant, à l’entrée d’un bois, en un lieu- dit « l’enclos de Collard ». cet enclos se situait approximativement au croisement des rues du Bois et Jacques Renard actuelles. Le 3 février 1720, à 70 mètres de profondeur, on trouva du charbon maigre. Cet événement fit grand bruit jusque Valenciennes et Douai.
De nombreux autres fonçages furent entrepris. La compagnie Desandrouin-Taffin ne devait commencer à être rentable qu’en 1734.
Depuis le premier sondage au Point du Jour en 1716, jusqu’à la cessation d’activité de la fosse Soult en 1947, quarante-six fonçages de puits avaient été effectués sur le territoire communal.